Lyon, Maison de l’Orient et de la Méditerranée (FR 538, Lyon) et 3 labos : Archéorient (UMR 5133), Archéométrie et archéologie (UMR 5138) et HISOMA (UMR 5189)(11/03/09)

, par Admin

Vous voudrez bien trouver ci-joint les motions de la Maison de l’Orient et de la Méditerranée (FR 538, Lyon) et de trois de ses laboratoires : Archéorient (UMR 5133), Archéométrie et archéologie (UMR 5138) et HISOMA (UMR 5189).

Grève des universités

Motion de la MOM – Maison de l’Orient et de la Méditerranée (FR 539, Lyon)

Nous, personnels statutaires et contractuels de la FR 538 (Université Lyon 2- CNRS, Maison de l’Orient et de la Méditerranée) sommes partie prenante du mouvement actuel de grève illimitée dans les universités pour la défense du service public d’enseignement supérieur et de recherche. Nous engageons l’ensemble des personnels à rejoindre les manifestations appelées par la coordination de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

Nous restons profondément blessés par les propos injurieux et infondés tenus par le Président de la République lors de son allocution du 22 janvier dernier.

Nous soutenons la motion votée par la coordination nationale universitaire du 11 février et celle de l’AG du 12 février 2009 au siège du CNRS.

Nous exigeons le retrait du texte sur la modification du décret de 1984 adressé au Conseil d’État et une reprise à zéro des discussions.

Notre unité se déclare donc « Laboratoire en Lutte » et appelle les personnels à se mobiliser contre la destruction programmée d’un système de recherche national. Ils sont convaincus que l’organisation de la recherche ne peut évoluer que dans la concertation et le respect de tous.


L’UMR 5133 « ARCHÉORIENT. Environnements et Sociétés de l’Orient Ancien » manifeste sa plus grande inquiétude face à la dégradation grandissante de la situation de la Recherche et de l’Enseignement supérieur, et face aux réformes en cours concernant l’Université et le CNRS.

En nous associant aux déclarations d’autres laboratoires et de nos plus hautes instances de représentation (Appel du C3N), nous dénonçons plus particulièrement :
le démantèlement en cours du CNRS et sa réduction à une simple agence de moyens, qui affectent la « continuité thématique » qui a fait son renom international, mais aussi menace des champs entiers de la recherche,
la limitation dramatique des perspectives pour les chercheurs et ITA (programmation de la baisse rapide des effectifs permanents), les enseignants-chercheurs (nouveau statut inquiétant quant à plusieurs de ses dispositions) et pour les étudiants et doctorants (dont l’abandon des post-docs CNRS de qualité qui proposaient à de jeunes docteurs, avant leur intégration à l’Université ou dans un organisme de recherche, un élargissement de leurs compétences tout en enrichissant les thématiques de recherche des labos),
l’imposition de critères absurdement quantitatifs à l’évaluation des personnes et des laboratoires, alors que la nécessité d’une démarche qualitative est plébiscitée par tous,
enfin, la stigmatisation inacceptable des personnels de la recherche française, orchestrée au plus haut niveau de l’État. Notre laboratoire condamne avec fermeté le discours prononcé par le Président de la République le 22 janvier, méprisant et diffamatoire à l’encontre de l’ensemble des personnels, et mensonger quant aux statistiques avancées et au diagnostic porté, notamment sur l’évaluation. Ces déclarations ne contribuent aucunement à la large mobilisation que nécessite la mise en place d’une réforme dont aucun de nous ne refuse le principe. Les « États Généraux de la Recherche », issues de notre communauté scientifique, ne proposaient-ils pas d’ailleurs, dès 2004, nombre de pistes ou de mesures allant dans ce sens et qui ont été superbement ignorées ?

Notre unité de recherche se déclare donc « Laboratoire en lutte » et appelle l’ensemble des personnels et les étudiants à se mobiliser contre cette destruction sans précédent d’un système de recherche national toujours perfectible, mais dans la concertation et le respect de tous.

Votants : 33 (sur les 37 membres d’Archéorient : chercheurs,
enseignants-chercheurs, ITA, et représentant des doctorants au Conseil de laboratoire)

Pour : 31

Contre : 0

Abstention : 2


L’UMR 5189 HiSoMA, Histoire et Sources des Mondes Antiques, condamne fermement le discours prononcé par le Président de la République le 22 janvier dernier, discours d’une rare violence dans les termes, méprisant et diffamatoire à l’encontre de tous les personnels de nos laboratoires et de toute la communauté scientifique française, totalement mensonger quant au diagnostic porté.
S’associant aux protestations de plus en plus nombreuses d’autres unités de recherche, il dénonce le démantèlement du CNRS et les réformes annoncées de l’enseignement supérieur (statut des enseignants chercheurs, mastérisation des concours, suppressions de postes, précarisation des personnels) comme hâtifs et dangereux pour notre pays.

L’UMR 5189 CNRS-Université Lyon 2 se déclare « laboratoire en lutte »


UMR 5138 : LABORATOIRE EN LUTTE

Nous, chercheurs, enseignants-chercheurs, ingénieurs, techniciens et gestionnaires, doctorant et jeunes chercheurs, membres de l’UMR 5138 Archéométrie et Archéologie (CNRS-Universités Lyon 2 et Lyon 1- Ministère de la Culture), protestons fermement contre la politique du gouvernement actuel en matière de recherche et d’enseignement supérieur, notamment :
la suppression des postes, surtout dans les grades inférieurs de la hiérarchie (CR2, maîtres de conférences), seul moyen de renouveler les personnels des laboratoires à long terme et d’intégrer les jeunes docteurs — maillon indispensable dans la chaîne de transmission des savoirs d’une génération à l’autre.
le transfert des moyens budgétaires vers des projets ciblés à durée déterminée, au détriment de la dotation récurrente des laboratoires et des recrutements pérennes.
la diminution du rôle des instances d’évaluation par des pairs, élus ou nommés dans des conditions transparentes (CN du CNRS, CNU), et leur substitution par des organes dirigés (type AERES), non compétents ou mal informés.
la diffamation systématique de notre travail auprès de nos concitoyens, couronnée par le discours, mensonger et injurieux, qu’a prononcé M. Sarkozy le 22 janvier dernier.

Le sort réservé à la recherche par la mise en place du contrat doctoral unique, qui menace également la production de la recherche au sein des laboratoires.

Le système national de recherche n’est pas un réseau d’agences commerciales et ne peut pas être traité comme tel : ce n’est pas en créant de la concurrence féroce entre personnes et entre laboratoires, ni en précarisant l’ensemble du cadre de notre travail (moyens, personnels, politiques scientifiques), que l’on obtiendra des résultats meilleurs.

Au contraire, c’est en renforçant les moyens pérennes et en assurant la sérénité du fonctionnement que nous continuerons à apporter des nouveaux savoirs aux Français — et aux autres habitants de la planète, qui nous regardent et qui nous admirent (pour l’instant encore) comme l’un des grands pays de progrès.

Pour toutes ces raisons, et dans l’espoir de faire entendre notre voix, nous nous rangeons aux côtés des autres équipes protestataires et nous nous déclarons « laboratoire en lutte ».

Les membres de l’UMR 5138