MOTION DE LA STATION BIOLOGIQUE DE ROSCOFF

Réagissant aux bouleversements imposés à l’enseignement supérieur et à la recherche publique, nous, personnels de la Station Biologique de Roscoff, tenons à affirmer notre attachement aux principes :

 d’un service public de l’enseignement et de la recherche,

 de l’indépendance académique,

 de l’évaluation scientifique qualitative par des pairs et par des comités scientifiques (contenant des élus).

Nous tenons à nous déclarer partie prenante du mouvement actuel pour la défense du service public d’enseignement supérieur et de recherche, et nous demandons :

 L’arrêt du démantèlement programmé du CNRS et son rétablissement de ses fonctions d’opérateur national de recherche à caractère pluridisciplinaire.

 Le maintien de crédits récurrents aux organismes et universités, qui, seuls, permettent une recherche libre et exploratoire, et l’émergence de nouvelles thématiques.

 La remise à plat du projet de décret sur le statut des enseignants-chercheurs.

 La poursuite d’un débat et d’une négociation sur la base des propositions de réforme formulées par les instances représentatives du monde de la recherche : Comité national de la Recherche scientifique, CNU, conseils universitaires et conseils d’organismes, syndicats, associations et coordinations nationales.

 L’annonce d’un plan pluriannuel d’embauches sur postes statutaires (chercheurs et ITA) permettant la résorption de la précarité, et en particulier la restitution de tous les postes supprimés en 2009 dans la recherche et l’enseignement supérieur, ainsi que la transformation des 225 CDD en postes statutaires.

Les membres de la Station Biologique de Roscoff refusent désormais, chacun à la mesure de ses moyens et de ses responsabilités, de cautionner la destruction de l’actuel système de recherche et d’enseignement de notre pays.

Par conséquent :

 Nous soutenons le blocage des CA appelés à entériner les réformes en cours concernant la mastérisation des maitres, le décret actuel sur le statut des enseignants-chercheurs, les diminutions de postes statutaires et l’affaiblissement du CNRS en tant qu’opérateur national de recherche.

 Nous soutenons la rétention des résultats des évaluations de l’AERES et des projets ANR.

 Nous soutenons la démission éventuelle des Directeurs d’Unités.

Pour ces raisons, la Station Biologique de Roscoff se déclare « laboratoire en lutte » pour défendre la recherche et l’enseignement supérieur.

Motion adoptée le 7 avril 2009 par le Conseil de Fédération de la Station Biologique de Roscoff (18 membres, 15 votants : 10 pour, 5 abstentions).